Shithole
J'ai bien rigolé l'autre jour: tu te souviens quand Trump a qualifié des pays africains et Haiti de shithole countries, certains journalistes et pensologues français ont hésité avec la traduction, pays de merde, trous à rats, etc... à mon avis t'as pas trop besoin de traduire shithole mais bon, suit yourself. C'est pas ça qui m'a fait rire, c'est cette question:
comment les media americains (notamment radio) vont s'en sortir puisque shit est vraiment, VRAIMENT un gros mot quand même? Faut il utiliser une/des métaphore(s), reproduire les mots-mêmes du PRESIDENT DES ETATS UNIS, en prévenant les auditeurs, attention ces mots peuvent choquer? Sur The ONE-A, une émission de la radio NPR, Joshua Johnson décide d'utiliser l'arme de Michelle Obama, when they go low, go high (quand ils s'abaissent, élève-toi), donc de NE PAS reproduire le mot de POTUS MAIS il laisse à ses invités la liberté de le faire -- tu parles, plutôt deux fois qu'une, dire shithole à la radio, TU TE RENDS PAS COMPTE?
MAIS bien sûr il y a l'auditrice, maman d'une petite fille de CP qui est offusquée parce que sa fille a entendu le mot, sans doute ne s'en remettra-t-elle jamais. DONC, d'après ce que j'ai compris, NPR décide d'autoriser ses journalistes à dire le mot shithole UNE FOIS par heure. Profitez-en les gens!
Beaucoup de majuscules dans ce billet.
Moins d'une semaine après l'épisode shithole, j'écoute La Tête au Carré sur France Inter, et une chercheuse de la Pitié Salpêtrière qui étudie le sommeil et les gens qui parlent quand ils dorment déclare avoir enregistré plusieurs personnes endormies et les mots qui reviennent le plus, dit-elle, c'est non, putain et merde. Non, putain et merde?, reprend Mathieu Vidard amusé, oui, répète la chercheuse, non en grande majorité, putain en deuxième place, on l'entend beaucoup insiste-t-elle.
Tu veux compter combien de fois dans cette émission les mots putains et merde ont été prononcés et ensuite appeler France Inter?