C’est cela, Thérèse…
Les Américains
vous appellent par votre prénom. Surtout
mon Plombier, facteur, c’est comme ça, il faut s’y faire.
Je ne sais pas si
certaines personnes se sont plaintes, mais parfois, quand vous remplissez un
formulaire, la question suivante vous est posée : « comment
souhaitez-vous que l’on vous appelle ? », et il y a même une case
pour votre surnom. Avez-vous déjà songé
à appeler Bill Clinton William ? I
didn’t think so. – non, ça marche pas pour Bush (qui se fait cependant appeler
George W), parce qu’ici ON NE VEUT PAS EN PARLER et on retient sa respiration
jusqu’en novembre.
Bien qu’un nom de
famille soit plus personnel, un prénom est, à mon sens, bien plus intime. J’ai un peu de mal quand la nouvelle
secrétaire de mon dentiste laisse un message sur mon
répondeur : « Ariana, c’est Molly du cabinet dentaire…(Molly ??? ils avaient
fumé quoi, ses parents, au moment de choisir le prénom ? -- je sais, je critique, chacun ses goûts,
mais bon, c’est MON blog.)
Il y a aussi la
caissière du supermarché qui me rend ma carte de crédit avec
un : « Merci, Ariana, bonne journée ! » (Elles sont
toujours dans les champs, les vaches qu’on n’a PAS gardées
ensemble ???) Et puis, l’infirmière
du cabinet médical qui hurle en ouvrant la porte de la salle d’attente, pleine
à craquer : « Ariana, sur la balance, vous avez fait pipi dans
la petite boite ? » euh…non, pas encore, maman…
Quand mes élèves
me disent : « Miss Ariana, je n’ai pas eu le temps de travailler
ma flûte, cette semaine » (En UNE phrase, deux choses que je déteste, la
leçon commence très mal), Miss Ariana, non mais pourquoi pas Mademoiselle Rose,
petit insolent ?
Le pire, c’est à
Starbucks (j’en parle beaucoup, dans mon blog, pour une nana qui n’aime pas ça…
ça vaudrait bien un p’tit coup de psychanalyse, tiens.) aux heures de pointe –
ça m’arrive, quand le besoin véritable d’un mauvais café se fait sentir – Alors
voilà, on passe sa commande tranquille, la nana derrière la caisse vous demande
votre prénom, vous lui donnez, -- dans mon cas, rapport à mon accent et à
l’extrême vacarme de l’usine la machine à café, je le répète trois fois puis
finis par l’épeler, énervement de la pétasse derrière moi qui peut bien aller
se faire torréfier chez les grecs, et vous attendez que le faiseur de café,
qui, comme par magie (et oui, Ugarte, j’y crois), sait EXACTEMENT ce que vous
avez commandé à la sourdingue de la caisse, prépare l’infâme breuvage et HURLE,
non seulement votre prénom, mais votre commande : « Ariana, un
americano avec room for cream – je n’en mets pas, mais c’est toujours trop
rempli, et un glaçon –sinon c’est bouillant et je mets trois plombes à le
boire, je ne suis plus étudiante au conservatoire, que diable), alors je
m’avance, profil bas, pour prendre ma boisson.
Moi qui aime à penser
que le moment de prendre mon café est synonyme de calme et d’intimité, c’est
plutôt foutu.
Oh, non, je ne
vous demande pas, bienveillant lecteur, de m’appeler Madame Lamento (je vous
vois venir…), nous sommes entre nous.
De toutes façons, Ariana, c’est pas mon vrai prénom, alors…
J'vous mets un p'tite photo de mon printemps, en attendant un nouvel album l'année la semaine prochaine
Suggestion musicale du jour :
Can she excuse my wrongs
Sébastien Marcq
van Eyck
Der Fluyten Lust-Hof