Vous ai-je déjà parlé d’Alice ?
Je l’appelle
comme ça, parce qu’elle est au pays des merveilles. J’ai récemment mentionné son existence à Flo,
quand cette dernière soulevait le délicat problème d’expliquer à nos fillettes
respectives de 5 ans comment on faisait les enfants. J’ai, du reste, bien aimé son approche
scientifique, car les termes techniques semblent avoir fait leur effet sur sa
puce.
Mais revenons à
Alice.
Sur le chemin de
retour de l’école, ma fille lui demande COMMENT la petite graine (depuis, elle
sait que c’est un spermatozoïde, merci Flo), allait du papa à la maman.
C’était ce
détail-là qui la préoccupait. (qui nous préoccupe tous, d’ailleurs,) Alice, donc, qui me rapporte la conversation
lui répond que c’est D’ qui se charge de cela. J’avale mon chewing-gum, Alice, à l’affut,
voit mon air hébété et me demande, semi-paniquée : « Is that
okay ??? » Je me recompose
immédiatement un sourire radieux et rassurant, comme je sais si mal bien le
faire, et lui réponds un enthousiaste : « Sure ! Thank you! » Je me dis qu’il faut que je rattrape le coup sans
tarder. J’aime éviter autant que
possible toute référence divine quand je donne une explication à ma fille (vous
avez sans doute entendu parler ici de la grande bataille ACTUELLE, i-e en 2008,
dans les lieux d’enseignement – jusqu’aux universités, entre les créationnistes
et les évolutionnistes, aberrant…). Je
lui dit en général : « va demander à ton père ! » et
hop ! Non, je rigole, je lui dis aussi d’aller demander à sa grand-mère.
Mais, me rétorquerez-vous,
qu’aurais-tu répondu à son fils, s’il t’avait posé la même question ? Ouais, d’abord, il aurait jamais demandé ça,
mais bon, qu’aurais-je répondu ?
J’y ai pensé,
figurez-vous ! Voici mes
choix :
- Augmenter le volume sonore de mon
iPod
- Répondre à sa question par une autre
question (je suis spécialiste), du genre : « es-tu bien sûr
qu’il s’agisse d’une petite graine ? »
- Lui demander s’il veut une glace
- Lui dire que dans chaque famille la
petite graine voyage différemment (surtout en France) et qu’il vaudrait
mieux qu’il demande à son père.
Un autre point au
sujet d’Alice qui m’a perturbée tout récemment. Les habitants ou expats du Sud (est ou ouest) des US peuvent peut-être
m’aider à comprendre.
Alice lance il y
a 3 semaines une invitation pour une soirée chez elle, entre amis, enfants
welcome. Nous acceptons, ma fille saute
de joie à l’idée de sortir le soir (ne nous affolons pas, sortir avec les
Américains, c’est être rentré chez soi à 20 heures 50.)
Le jour en
question, vers 11 heures du matin, coup de fil d’Alice qui REMET la soirée à la
semaine suivante parce qu’il RISQUE de pleuvoir.
Depuis quand annule-t-on une soirée pour
cause de pluie ? Change-t-on les
plans des gens pour quelques gouttes ? Le samedi suivant ne m’arrange PAS DU TOUT, je bosse, il va falloir que
je me lève une heure plus tôt pour lui faire son p… de gâteau au chocolat (hum…
ce gâteau, un vrai plaisir, fait avec du Ghirardelli, à tomber…)
Et comment font-ils, en Normandie, à Londres, à Paris à Seattle ou en Russie ? Et partout ailleurs ? Quand il pleut, parce que ÇA ARRIVE, dans la vie, qu’il pleuve, ça FAIT même PARTIE de la vie.
La soirée devait être
hier.
Il n’est pas tombé une goutte.
Suggestion musicale du jour:
Chominciamento di gioia
Pierre Hamon
Close Encounters in Early Music