Oui et non
Tu te rends bien compte, j' espère, que c'est pas avec Rastaquouette, Trompette ou Alice que je peux parler du site de l'Académie française.
Je viens d'entendre une rubrique sur l'Académie française sur France Info. L'académicien interrogé parle des mots supprimés, comme monseigneuriser que j'affectionne tout particulièrement. Il faut te dire que j'appelle les musiciens mâles que je rencontre maestro, et que la plupart prend cette monseigneurisade comme argent comptant... A la trappe aussi le mot chancissure, dommage, ça aurait pu servir, mais si tu veux, tu peux le trouver dans la première édition du dictionnaire du XVIème siècle. Et puis, notre académicien présente la rubrique Dire, ne pas dire, et se lamente que le Français n'utilise plus un mot pourtant fort utile, oui.
Oui, le mot oui, t'as bien lu.
Apparemment, le Français préfère dire tout à fait, absolument, en effet, complètement, pas de problème, pas de souci, mais oui, non, il ne le dit plus.
Si.
Donc tu me connais, je fais un parallèle -- risqué, soit -- avec le Sud profond, et bien tu me crois si tu veux, mais ici c'est pareil. Je dois être la seule à dire yes. On entend:
Sure (que je déteste, ça sonne un peu whateverish)
Of course
No problem
Han han (qui peut aussi vouloir dire non, méfiance)
Absolutely
Okay
Allrighty! (brrrr...)
Sounds great
Unquestionably
Awesome
Fine
Ce que j'aime bien, dans oui, c'est que c'est quand même assez positif, comme mot, et se suffit à soi-même. Oui, point. C'est comme non. Non, c'est non, c'est pas: je peux pas aller chercher ta fille à l'école, le petit a pas fini sa sieste et ma belle-mère est en retard parce que sa femme de ménage a raté le bus à cause de la pluie et elle avait pas pris la clé la dernière fois parce que j'en avais besoin le week end passé pour aller nourrir le chat quand ils sont allés à New York.
Right?
Suggestion musicale du jour:
Parce qu'hier était son dernier concert, Gustav Leonhardt joue une fantaisie de William Byrd