Stereotypes
Les préjugés ont la vie dure.
En fait, on ne peut pas vraiment les éviter. Je ne vais pas commencer, vous savez tous qu'en France on n'a pas de frigo ni de chaussures, qu'on ne se rase pas sous les bras, qu'on copule comme des lapins romantiques et techniquement inventifs, parce que physiquement moins balèzes, on snobe le reste du monde car les Françaises sont des canons, notre mode gouverne l'univers, pourtant on bosse pas comme des fous et on prend son temps pour manger. Parlons-en, d'ailleurs, parce qu'on fait une cuisine grasse , on picole, et pourtant on vit vieux et mince, on est intello et râleur, voire fainéant -- les 35 heures n'ont pas aidé à notre réputation.
Et pof, y'en a qui vous écrivent des thèses sur le sujet, moi j'vous le fais en condensé de 5 lignes. C'est ÇA, l'efficacité à la française.
C'est-y pas la classe?
L'autre jour, je suis au centre commercial avec mon amie C. Elle est vietnamienne et nous parlons français ensemble. Nous décidons de nous arrêter chez Seph*ra. Là, déception par rapport à ceux de France: les parfums qui d'habitude tapissent les murs sont ici absents, ils ne gardent que les "testers" -- à cause des vols, me précise-t-on. Vous avez bien sûr un choix de 150 000 mascaras, recourbe cils et instruments pour les ongles, une vraie religion, la manucure, dans ce pays, vous le savez, surtout la "French" , versatile et sexy (non, c'est pas de moi, j'ai lu ça quelque part, mais ça sonne bien), mais je m'en désintéresse, impossible pour moi de jouer d'aucun instrument avec des ongles de plus d'un demi millimètre, et surtout de dépenser mon fric là-dedans.
Une employée nous gratifie d'un sourire et nous demande si nous souhaitons nous faire maquiller. C. décline l'offre mais j'accepte.
La première fois que je me suis fait maquiller par une pro, c'était pour mon 2ème mariage (avec le même mec, je précise pour que ma mère n'ait pas une crise cardiaque. -- OUI, maman, t'inquiète pas, ...) Je n'ai pu regarder mon visage qu'à la fin, je ne me suis pas reconnue, mais mon amoureux m'a quand même épousée.
ouf.
Mais revenons à Seph*ra. J'escalade le tabouret, et tandis que la nana se mélange les pinceaux, C. et moi discutons. Je vois cependant le visage de mon amie se défaire à mesure que le mien est peint. C. tente d'intervenir quand elle voit la couleur foncée de l'ombre à paupière, rien n'y fait. Quand je me regarde dans le miroir, j'ai l'air d'avoir reçu l'archet du premier violon dans un œil et la coulisse du tromboniste (au sens PROPRE, non mais, qu'est-ce que vous pouvez avoir l'esprit mal tourné, les frenchies, j'te jure, alors...) dans l'autre, le tout après avoir mangé des cerises comme une sauvage. Je regarde la nana ahurie et lui dis de m'enlever ça sur le champ. Elle répond : "Je croyais que vous aimiez ça, le maquillage outrancier, vous, les Mexicaines..."
...
En voilà une qui a pas d
Suggestion musicale du jour, un peu ancien, mais Coin joue comme du beurre (c'est un compliment, écoutez, vous verrez...)
Vivaldi Cello Sonata
Christophe Coin & Christopher Hogwood
Sonata for Cello & BC in Bflat